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Libération
EDITORIAL

Affidés

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publié le 2 octobre 2014 à 20h16

Ce devait être un retour flamboyant avec un peuple de droite en liesse et des barytons contraints de la mettre en sourdine devant le seul véritable ténor du parti. Le prologue d’une marche à nouveau triomphale vers le pouvoir suprême… Nul ne connaît l’épilogue, mais deux semaines plus tard, il ne reste presque plus rien du scénario de la reconquête élaboré cet été par Nicolas Sarkozy. En remontant sur la scène politique, l’ancien chef de l’Etat qui se voyait interpréter le rôle de l’homme providentiel n’a fait qu’attiser les querelles internes d’une UMP en ruine, jusqu’à réveiller les haines recuites du siècle dernier. Et derrière un discours de façade paisible et rassembleur, en coulisses, ses propos belliqueux ont aiguisé les ardeurs de la plupart de ses rivaux. Non seulement Alain Juppé et François Fillon, ne courberont pas l’échine comme il l’escomptait secrètement, mais ils se dresseront devant lui dans un affrontement qui s’annonce déjà meurtrier. Une guerre où l’arme judiciaire sera déterminante. Car malgré son mépris affiché pour les «affaires», le scénario du retour de Nicolas Sarkozy devra être réécrit en fonction des prochaines découvertes des juges qui le cernent. Plus que toutes les autres enquêtes, l’affaire Bygmalion - qui porte sur le respect de la loi électorale et sur le financement des campagnes et des partis - influera sur son avenir. Mais le pire sans doute pour l’ancien chef de l’Etat est que dans le brouhaha des querelles internes et des investigations