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reportage

Bagnolet démangé par ses puces

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Rejetés de Paris par la police, 3 000 vendeurs affluent tous les week-ends, au grand dam des riverains.
La police embarque la marchandise de vendeurs qui viennent de partir. Un mètre plus loin sur le trottoir, le policier n'aurait pas le droit d'intervenir. (Photo Julien Pebrel. MYOP)
publié le 2 octobre 2014 à 19h56

Monsieur le préfet du 9-3 les a dans le viseur. Ce dernier samedi de septembre, en fin de matinée Philippe Galli, le représentant de l'Etat, dégaine un appareil numérique et mitraille le petit square Eugène-Varlin de Bagnolet. Des policiers viennent de disperser près de 3 000 vendeurs qui transforment tous les week-ends cet espace public en marché sauvage. Voilà des mois que leur présence fait enrager riverains et commerçants du quartier.«On pourrait tenir un marché pour 300 ou 400 personnes, mais pas pour 3 000», ajoute Tony Di Martino, le maire PS de Bagnolet.

A l'origine de cet afflux de biffins, ces commerçants de la récup, et de vendeurs à la sauvette, sur le territoire de Bagnolet, une décision de la Place Beauvau. Sollicité par la maire du XXe arrondissement, Frédérique Calandra, le ministère de l'Intérieur a décidé en décembre de classer le quartier parisien en zone de sécurité prioritaire (ZSP). Et de lui allouer les renforts policiers afférents. «C'est l'effet splash», rigole un agent, en mimant une explosion. Les vendeurs qui avaient leurs habitudes dans le XXe n'ont d'autre lieu de repli que le périphérique. A Montreuil, la police municipale veille. A Bagnolet, non. La ville, qui fait partie des plus endettées de France n'a pas de quoi s'en payer une. Et le commissariat de Bagnolet «est assez peu doté», indique-t-on à l'hôtel de ville. Elus, riverains et policiers témoignent que le nombre de vendeurs a encore grossi