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Libération

Bygmalion, l’épée de Damoclès

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Le dispositif de fausse facturation aurait été validé bien avant le premier tour.
publié le 2 octobre 2014 à 20h16

Nicolas Sarkozy pouvait-il ignorer le système qui a permis de maquiller ses comptes de campagne ? La question est de plus en plus brûlante car, selon les derniers éléments recueillis par les policiers, la fraude aurait démarré très tôt, bien avant le premier tour de l’élection présidentielle de 2012, alors qu’il restait encore une vingtaine de meetings à effectuer. Jusqu’ici, Jérôme Lavrilleux, directeur adjoint de la campagne et ex-bras droit de Jean-François Copé, a affirmé que ce système avait été imaginé a posteriori, après le second tour. Il a notamment évoqué une réunion au siège du parti, fin mai ou début juin 2012, à laquelle auraient participé Eric Cesari et Fabienne Liadzé, à l’époque directeur général et directrice financière de l’UMP, et placés jeudi en garde à vue. Mais contrairement aux déclarations de Lavrilleux, la décision de frauder a bien été prise avant le premier tour comme l’ont confirmé, lundi et mardi, deux des trois cadres de Bygmalion lors de leur garde à vue.

«Ravis de la crèche». Pourquoi Jérôme Lavrilleux a-t-il mélangé les dates ? Juridiquement, cette nuance est cruciale. Entre prendre une décision contrainte et forcée à l'issue de la campagne, et choisir sciemment de frauder alors qu'il reste encore de nombreux meetings, il y a un gouffre. Pour Lavrilleux, insister sur la réunion de juin a aussi l'avantage de mouiller tous ses participants, à commencer par Eric Cesari et Guillaume Lambert, les deux sarkozyst