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TRIBUNE

Le territoire géographique du FN

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par Bernard Alidières, Docteur de l’Institut français de géopolitique, Paris­ VIII, auteur de «Géopolitique de l’insécurité et du Front national» 2006(Armand Colin).
publié le 2 octobre 2014 à 18h16

Le FN est parvenu en tête des partis avec 25% des voix au scrutin européen après avoir réalisé une «percée historique» aux municipales. Mais une analyse géographique conduit à nuancer la présentation du bilan de cette séquence comme étant un succès sur «l'ensemble du territoire».

La comparaison des résultats de 2014 avec les scores obtenus par le FN aux municipales de 1995 (donc, avant la scission Le Pen-Mégret de décembre 1998) permet de se rendre compte que l'évolution des votes frontistes est assez contrastée selon les régions (voir les cartes publiées dans Hérodote, numéro 154). Certes, les gains enregistrés par le FN dans les villes du Midi méditerranéen et du Pas-de-Calais ont été spectaculaires. De même, la progression dans des villes du Grand Ouest et Sud-Ouest a été soulignée à juste titre, mais on a trop souvent omis de préciser qu'il n'en a pas été de même au second tour : face à des listes du centre ou de droite jugées plus crédibles, le FN n'a conservé qu'un faible «pouvoir de nuisance». C'est une tendance au recul du vote frontiste qui caractérise la plupart des villes des régions parisienne et lyonnaise, ainsi que celles d'Alsace, alors qu'il s'agissait de zones de force du FN dans les années 90. Cela s'explique notamment par le déficit de l'offre frontiste (dû aux effets persistants de la scission du FN). On peut observer des difficultés analogues de réimplantation territoriale dans des départements où, pourtant, Marine Le P