Cela faisait longtemps que Jean-Noël Guérini n'avait pas reçu tant d'éloges. Après les sénatoriales de dimanche dernier, la campagne du président (ex-PS) du conseil général des Bouches-du-Rhône a été saluée de toutes parts. «Chapeau l'artiste», entend-on à droite. «Du travail d'orfèvre», reconnaît-on à gauche.
La base électorale de Jean-Noël Guérini (environ 500 voix de grands électeurs sur 3 521) ne lui permettait, théoriquement, que de sauver son propre siège. A l'arrivée il en remporte trois, avec 1 047 suffrages, dont plus de la moitié viennent du PS, du PCF et, surtout, de l'UMP. La liste conduite par Jean-Claude Gaudin disposait, elle, en théorie de 1 700 à 1 800 voix et pouvait décrocher cinq sénateurs. Elle n'a récolté que 1 327 suffrages et a conservé ses trois sièges (le quatrième est raté de cinq voix). «Ça sert à quoi d'avoir gagné douze communes et renforcé notre présence à Marseille ?» se lamente Bruno Gilles, secrétaire départemental UMP, réélu sénateur.
Enveloppe. Le transfert s'explique par trois facteurs. Premier levier : les sous. Jean-Noël Guérini arrose copieusement les villes et villages de son département, en utilisant l'aide aux communes, ligne budgétaire qui approche les 135 millions d'euros cette année (sur un budget de 2,5 milliards). Une enveloppe en réalité beaucoup plus élevée. Dans quelques semaines, le conseil général votera en effet sa décision modificative, qui ajuste le budget :