Les mots ont déjà été entendus. Mais ils sortent cette fois de la bouche d'un ex-ministre. Dimanche, Arnaud Montebourg a tenu son premier discours depuis son éviction du gouvernement à la fin du mois d'août. A Laudun-l'Ardoise, dans le Gard, où il a tenu ce week-end sa première université d'automne, l'ex-ministre de l'Economie est revenu sur la «crise gouvernementale» qui a suivi son rassemblement de Frangy-en-Bresse et a dénoncé une nouvelle fois les choix de François Hollande et de Manuel Valls, qu'il a échoué à infléchir.
«Un pan, un gros bloc de la montagne gouvernemental s'est détaché», a-t-il dit pour commenter son départ du gouvernement. Avec Benoît Hamon et Aurélie Filippetti, «nous avons pris la décision, dans le bureau de Christiane Taubira, de partir à trois pour des raisons purement politiques sur la question des orientations des politiques économiques. Il ne s'agit pas d'une querelle mais d'un désaccord», a détaillé l'ex-ministre. Avant de préciser son opposition de fond. «Le choix fondamental de notre gouvernement a été d'abord de rétablir les équilibres financiers des budgets publics. Cela est devenu une obsession, une obstination, une croyance, un culte obsessionnel qui subordonnent l'ensemble des autres objectifs. Ce seul objectif, devenu le plus important du quinquennat, est en train de devenir l'erreur fondamentale de ce quinquennat», a poursuivi Montebourg, au cours d'un discours de 50 minutes dev