Voilà un signe de fragilité de l'exécutif : réussir à se faire enquiquiner tous les mois par le dernier - petit - allié qui lui reste au gouvernement. Après deux coups de gueule en juillet et août, le Parti radical de gauche (PRG) menace à nouveau de retirer ses trois ministres du gouvernement si leur statut de «faire-valoir» n'est pas reconsidéré par François Hollande et Manuel Valls.
Ces menaces chroniques ne sont jamais prises au sérieux. Mais la fréquence des passages du patron du PRG, Jean-Michel Baylet, dans les bureaux du chef de l’Etat et de son Premier ministre - comme c’était encore le cas mardi - témoigne de leur potentiel de nuisance.
«Non-sens». Que se passe-t-il cette fois-ci ? Les radicaux estiment avoir été trahis par le PS aux dernières sénatoriales. «L'accord électoral a fait défaut», explique Guillaume Lacroix, secrétaire général du PRG, rappelant la défaite «symbolique» de son patron, Jean-Michel Baylet, dans le Tarn-et-Garonne. «C'est un non-sens, répond Luc Carvounas, sénateur du Val-de-Marne et responsable PS des relations avec les alliés. Je veux bien qu'on ait beaucoup de pouvoir mais il y a aussi une réalité de rapports de force locaux dont nous ne sommes pas responsables !» Carvounas rappelle ainsi la dissidence d'Yvon Collin, sénateur ex-PRG, qui a coûté son siège à Baylet mais convient qu'au PS, les consignes nationales ne sont plus suivies sur le terrain de manière