La majorité (en tout cas une grande partie d'entre elle) vivait, depuis de longs mois déjà, avec la douloureuse impression de ne pas servir à grand-chose, si ce n'est à voter des textes qu'un gouvernement lui demandait de ne surtout pas trop modifier. Et voilà, contre toute attente, qu'elle hérite d'un vrai beau débat qui tiraille la gauche (et un peu la droite, lire ci-contre) depuis presque vingt ans. Faut-il oui ou non mettre sous condition de ressources les allocations familiales ? L'exécutif avait jusqu'à présent réussi à faire en sorte que cette question ne sorte pas du cercle confidentiel des arbitrages interministériels. La voila maintenant sur la place publique, entre les mains de députés socialistes bien décidés à faire entendre leur voix. A l'aune de la Ve République, c'est déjà une petite révolution de palais. On pourra y voir, au choix, la nouvelle manifestation de faiblesse d'un chef de l'Etat mal en point, ou au contraire un opportun signal d'ouverture à destination d'une majorité démobilisée. C'est en tout cas un petit tournant.
Rouages. Depuis le début du quinquennat, François Hollande a eu plusieurs occasions d'ouvrir ce débat. A chaque fois, il a tranché dans le même sens : pas touche à ce très vieux principe, né en 1945, de l'universalité des allocations familiales. Et tant pis si cette mise sous condition de ressources est très populaire au sein de son propre camp.
«Hollande a toujours refermé c