L'ouvrier en a plein le dos. Dans un mail adressé dimanche à ses camarades et publié sur Mediapart, Philippe Poutou, porte-parole du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA), annonce qu'il démissionne de la direction du parti. L'ancien candidat à la présidentielle, qui avait recueilli 1,15 % des voix au premier tour en 2012, explique sa décision par son «impossible intégration» à une instance dont les réunions hebdomadaires se déroulaient chaque lundi à Paris. «En vrai, je n'étais qu'un "fantôme" au CE. […] J'ai quand même tenté de faire le début des réunions, les retours chez moi à minuit, sans tram, à pied… un peu trop l'aventure à mon goût», s'excuse cet ouvrier de l'usine Ford de Blanquefort, dans la banlieue bordelaise.
Mais Philippe Poutou pointe aussi le manque de démocratie, de transparence et les problèmes de fonctionnement qui minent sa jeune organisation. «On semble même complètement englués dans des relations conflictuelles, destructrices, usantes, démoralisantes», grince Poutou, qui reste toutefois membre du NPA et espère une «remise en cause» au prochain congrès de janvier. «Il va bien falloir se coltiner sérieusement les problèmes de fonctionnement, de manque de démocratie, de manque de respect entre camarades», prévient-il.
«Ce n'est pas une crise. C'est juste un problème de fonctionnement», balaie Alain Krivine, figure historique du NPA. Depuis sa fondation en 2009, en remplacement de la trotskiste LCR, le NPA n