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Libération
Décryptage

Chômage : Valls, l’excès d’assurance

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En recadrant le Premier ministre sur l’indemnisation des chômeurs, le Président montre qu’il n’a ni le même agenda ni les mêmes objectifs.
Manuel Valls et François Hollande, le 11 septembre, à l'Elysée. (Photo Sébastien Calvet)
publié le 9 octobre 2014 à 19h56

Dans un couple, a fortiori politique, de petites frictions peuvent cacher de vraies confrontations. Exemple avec le recadrage de Manuel Valls par François Hollande sur la réforme de l'assurance chômage, un «débat» jugé «légitime» par le Premier ministre. Mais pas pour le chef de l'Etat, puisque, «en l'état actuel des choses, il n'y a pas de sujet», a-t-il répondu mercredi depuis Milan. D'autant moins que ce n'est qu'en 2016 que les partenaires sociaux devront renégocier la convention Unédic. Alors pourquoi en a-t-il parlé plusieurs fois ces quinze derniers jours ? Dissensions au sein du couple exécutif ? «De la blague», a répondu Valls, jeudi. Ce sujet en dit pourtant long sur les courants contraires qui traversent le couple exécutif.

Bruxelles contre Paris

A Berlin, mi-septembre, plusieurs journalistes questionnent le Premier ministre sur les réformes du marché du travail réalisées dans les années 2000 par le chancelier Gerhard Schröder. «La France a une préférence pour le chômage de masse bien indemnisé», lance alors Valls. A Londres, la langue change, pas le contenu : «Nous, en France, avons fait le choix d'un chômage très important et très bien indemnisé.» Il ajoute : la question de l'assurance chômage «doit être reposée». «On ne peut plus poser un diagnostic clinique ? s'agace son entourage. A Berlin et Londres, le Premier ministre a décrit deux modèles. Il a rappelé ce qui a déjà été fait en matière de réforme du marché du tra