Laurence Vichnievsky, magistrate, est conseillère régionale (EE-LV) en Paca. Elle milite depuis les dernières municipales au côté de la généticienne, et élue PS, Annie Lévy-Mozziconacci, au sein d’une association, Innovons pour Marseille Métropole, afin de peser dans le renouvellement des mœurs politiques marseillaises.
La justice est-elle contrainte de faire à Marseille ce que la classe politique n’ose pas faire, éloigner Jean-Noël Guérini des affaires publiques ?
Chacun son travail, j’ai toujours refusé de mélanger les genres. Les juges sont là pour juger, point. Pour le reste, c’est quand même fou que Jean-Noël Guérini ait pu s’offrir le luxe de quitter lui-même le Parti socialiste, sans être exclu. Au moment où il comparait, il connaît un succès politique sans précédent, fait élire trois sénateurs dont lui-même par des grands électeurs. Il y a des moments où vous vous dites : est-ce bien raisonnable de s’investir politiquement à Marseille ?
Le sort de Marseille en termes de corruption, d’utilisation frauduleuse des fonds publics, est-il particulier ? S’agit-il de mauvaises habitudes ou d’un système qui s’autoprotège ?
Tout est amplifié à Marseille. On sent qu'ici la fin justifie plus souvent les moyens. Moi, je pense le contraire parce que je suis juge, mais je sens bien que ce n'est pas très partagé, même par mes amis. Il s'agit d'un système plus que d'une culture. Je t'apporte des subventions et tu votes pour moi. Tout le monde y trouve so