Menu
Libération

Avant les hélicos kazakhs, l’électricité au Venezuela

Article réservé aux abonnés
L’intermédiaire a tenté de profiter en 2008 de sa position à l’Elysée pour influencer un sous-traitant d’EDF.
publié le 13 octobre 2014 à 19h36

Jean-François Etienne des Rosaies a pris sa plus belle plume, sur papier à en-tête de l'Elysée et en majuscules : «Chargé de Mission au Cabinet du Président de la République.» Sous enveloppe estampillée «PERSONNEL CONFIDENTIEL». Officiellement cantonné au rôle de «conseiller cheval» de Nicolas Sarkozy, il s'adresse en septembre 2008 à un sous-traitant d'EDF qui tente de prospérer au Venezuela : le président Hugo Chávez a annoncé un plan à 10 milliards de dollars visant à mieux électrifier son pays - mirifiques contrats en vue.

Imperium. De son bureau de l'Elysée, Etienne des Rosaies s'improvise intermédiaire d'un intermédiaire : «J'ai en charge le suivi d'un certain nombre de dossiers auprès d'un ressortissant français (qui est également un ami…) installé à Caracas.» Il s'agit de Richard Gerbaudi, ex-flic reconverti consultant au Venezuela, qui n'y connaît rien à la fée électrique mais aurait «un accès direct aux plus hautes autorités du gouvernement vénézuélien et tout particulièrement auprès du président Chávez».

Le sous-traitant d'EDF dispose pourtant d'un intermédiaire, mais le préfet Etienne des Rosaies paraît soucieux de lui substituer un autre. Campant sur son imperium présidentiel, il proclame : «Je n'ai aucune instruction de M. le Secrétaire Général de la Présidence de la République pour rencontrer votre intermédiaire ou mandataire. Je vous laisse le soin de juger s'il vous paraît utile que