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Libération
TRIBUNE

L’exil des Français est un atout

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par Christophe Premat, Député des Français de l’étranger et membres de la commission d’enquête sur l’exil des forces vives, Philip Cordery, Député des Français de l’étranger et membres de la commission d’enquête sur l’exil des forces vives et Pouria Amirshahi, Député des Français de l’étranger et membres de la commission d’enquête sur l’exil des forces vives
publié le 15 octobre 2014 à 17h06

Alors que la commission d’enquête sur l’exil des forces vives vient de publier ses conclusions, nous refusons de considérer la mobilité internationale des Français comme un signe du déclin français.

Il est loin le temps où Victor Hugo était contraint de fuir l’autoritarisme sévissant dans l’Hexagone pour rejoindre des contrées insulaires plus propices à ses projets humanistes. Parlementaires élus des Français de l’étranger, nous observons quotidiennement l’extraordinaire diversité de parcours et de trajectoires des Français ayant choisi de s’établir en dehors de nos frontières. Loin des clichés sur les exilés fiscaux et la fuite des cerveaux, les 2,5 millions de Français résidant à l’étranger sont le symbole du dynamisme de notre pays et de sa capacité à s’exporter.

C’est pourquoi la stratégie de l’UMP de créer une commission d’enquête pour montrer que notre pays fait fuir ses talents s’avère être un échec. Au lieu de considérer ce mouvement comme un «exil des forces vives», il nous semble plus judicieux de l’aborder comme une opportunité pour renforcer le rayonnement et l’attractivité de la France. C’est tout le sens des propositions formulées par le rapporteur.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. La mobilité internationale dans les pays du Nord a augmenté de 65% ces dix dernières années et s’est accélérée. Comparé aux citoyens de nos voisins européens, le nombre d’expatriés français est moindre. 2,9% de Français sont partis à l’étranger contre 5,2% des Allemands, 7,6% des Brita