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Libération

Le patron d’EDF a perdu le contact

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Malgré un bilan honorable, Henri Proglio n’a pas été reconduit par Hollande. Il paie ainsi son soutien trop appuyé au nucléaire et à Sarkozy en 2012.
Henri Proglio, le 14 octobre 2014, à Paris (Photo Stéphane de Sakutin. AFP)
publié le 15 octobre 2014 à 20h51

On se méfie jamais assez du silence… «Dans ce genre d'affaires, quand l'Etat ne dit rien, cela n'annonce rien de bon», raconte un communicant, spécialiste de ce genre de bataille de nomination. En l'occurrence, il a scellé le sort de Henri Proglio, le patron d'EDF et homme de réseaux sans équivalent dans le capitalisme français (lire ci-contre), qui se voyait reconduit faute de combattant. Jusqu'au bout, son propre camp a cru que le silence de l'Elysée n'était qu'une façon de donner du temps au temps, pour confirmer celui dont personne ne conteste le bilan. Ce fut tout le contraire : il préparait son débarquement. Mercredi matin, Emmanuel Macron, le ministre de l'Economie, a donc pris son téléphone pour annoncer à Henri Proglio qu'il sera remplacé par Jean-Bernard Lévy, le patron de Thales (lire page 4). Il y avait urgence, puisque quelques heures plus tard dans l'après-midi, c'est le même Proglio qui devait accueillir Manuel Valls, le Premier ministre, au salon mondial du nucléaire qui se tenait au Bourget.

Traumatisée. Encore une fois dans ce genre dossier, tout s'est dénoué au dernier moment. Ce n'est que mardi soir à l'Elysée que François Hollande a choisi de nommer Jean-Bernard Lévy, le patron de Thales à la tête d'EDF. Un nom que personne n'avait vu venir. Et pour cause, après avoir passé une dizaine d'années à la tête de Vivendi, Lévy avait été nommé à Thales il y a à peine deux ans pour pacifier une entr