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Désintox

Sapin, Philippot et la querelle de la souveraineté budgétaire

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Pour le FN, la Commission européenne va décider du budget 2015 d'une France sous tutelle. A l'inverse, Michel Sapin assure que Bruxelles n'a pas son mot à dire. Tous deux exagèrent.
Michel Sapin avec le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, le 13 octobre au Luxembourg. (Photo AFP)
publié le 16 octobre 2014 à 18h23
(mis à jour le 16 octobre 2014 à 19h06)

«Nous n’avons plus de souveraineté, c’est dramatique, nous sommes un pays sous tutelle.»

Florian Philippot, mercredi sur iTélé

«Je ne connais qu’un seul endroit où l’on peut rejeter, où l’on peut repousser, où l’on peut censurer, où l’on peut amender un budget et c’est ici [à l’Assemblée].»

Michel Sapin, mardi à l'Assemblée nationale

INTOX. Comme tous les Etats membres de la zone euro, la France a envoyé ce mercredi la copie de son projet de budget à la Commission européenne. Le texte prévoit 21 milliards d'euros d'économies. Cet effort, «d'une ampleur inédite» selon Michel Sapin, est pourtant insuffisant pour tenir les promesses faites à Bruxelles. Alors que la France s'était engagée à faire passer le déficit public sous la barre des 3 % en 2013, puis en 2015, le gouvernement français table finalement sur 4,3 % en 2015 et demande un report de l'objectif de 3% à 2017. Dans ce contexte, les spéculations vont bon train sur le sort que les commissaires européens pourraient réserver au budget français.

L'AFP s'est vu confier, de sources européennes, que celui-ci allait être retoqué. L'occasion est trop belle pour le Front national, qui entonne le refrain de la perte de souveraineté de l'Etat. «Nous n'avons plus de souveraineté, c