Ah, les séances plénières, les commissions bruxelloises, leur lot de dossiers de fond, de directives touffues, d'amendements techniques, des heures de travail pointilleux, dans l'ombre, loin si loin de Paris, de l'UMP et de l'affaire Bygmalion… Au Parlement européen, Jérôme Lavrilleux goûte au fait de ne plus être celui qui a reconnu le scandale des doubles facturations destinées à éponger les frais de la campagne présidentielle de 2012. Là-bas, il peut se fondre dans la masse des 751 députés de 28 nationalités différentes. Celui qui a quitté l'UMP mercredi, avant d'en être probablement exclu, passe même à Strasbourg pour un élément modèle.
L'intéressé ne manque pas de mettre en avant son bilan de néodéputé et son assiduité. Joint par Libération, il claironne d'entrée de jeu : «Je suis numéro 1 du classement Votewatch pour ma participation en plénières. Et j'ai une fidélité de 97% à la ligne de mon groupe, le PPE.» Premier de la classe ? Ses collègues reconnaissent qu'il est de toutes les réunions de groupe, convoquées grosso modo trois fois par mois, «plus présent que la moyenne», voire «bon camarade». «C'est vrai, il est très courtois, sobre, il écoute avec pas mal d'humilité», admet un eurodéputé UMP