Les radicaux de gauche n’excellent pas encore dans l’art de ménager le suspense. Cette semaine, ils y ont pourtant mis du leur. Leurs trois ministres allaient-ils oui ou non quitter le gouvernement Valls II, eux qui sont les derniers alliés des socialistes dans la majorité ? Toute la semaine, une fois sur la table les exigences du président du Parti radical de gauche (PRG), Jean-Michel Baylet, les gazettes ont suivi son match au sommet avec le Premier ministre, Manuel Valls. Duel de titans.
Vendredi matin, après le report de la conférence de presse au cours de laquelle Baylet devait annoncer l'issue des discussions, Guillaume Lacroix, son secrétaire général, chargé des «négociations» avec l'allié socialiste, jonglait entre les formules de circonstance pour donner aux journalistes une raison de rester jusqu'au happy end alors que plus aucun rebondissement n'était attendu. «Je ne peux rien dire. Mon mandat expire à 14 heures. Les négociations se poursuivent. Ensuite, les chefs décideront.»
Lettre. Vers 15 heures, la mine satisfaite, Baylet, a mis lui-même fin à au feuilleton : «Je pense que mes amis devraient apprécier la main tendue [des socialistes]», a lâché le conseiller général du Tarn-et-Garonne, également patron de presse, après avoir répété une bonne dizaine de fois que la décision finale revient au comité directeur prévu vendredi soir - la réunion des 400 cadres du parti.
Dans la lettre qu'il avait adressé