Menu
Libération

Affaires : ce qu’il faudrait vraiment chercher

Article réservé aux abonnés
publié le 19 octobre 2014 à 17h06

Sans chercher à surestimer la clairvoyance de cette chronique, il ne semble pas que les journalistes d’investigation investiguent toujours dans les bonnes directions.

Vous vous souvenez de Brice Hortefeux ? C'est le porte-parole officiel de Nicolas Sarkozy. Ce statut est bien connu des journalistes politiques de la radio et de la télé. Quand ils souhaitent entendre dire, dans un micro ou devant une caméra, ce que Sarkozy ne peut dire que dans le off de son bureau, ils interrogent Hortefeux. Brice Hortefeux est donc souvent invité à la radio et à la télé. Et pour démontrer qu'il ne connaît pas la société Bygmalion, il a trouvé un truc infaillible : il feint de ne pas se souvenir du nom. Cela donne, au printemps sur RTL, avec son intervieweur, ce savoureux échange : «Comment dites-vous ? Pygmalion ? Bygmalion ?» Le présentateur : «C'est Bygmalion.» «Ah oui ! vous voyez, je ne sais même pas comment elle s'appelle !» C'est bien trouvé. Mais ça ne peut marcher qu'une fois.

Sauf que personne n'a apparemment dû prévenir Hortefeux que ça ne marchait qu'une fois. Quelques semaines plus tard, toujours sur RTL, il récidive : «Comment l'appelez-vous, déjà, cette société ? Pygmalion ? Bygmalion ?»

Et encore rebelote cette semaine, sur i-Télé. Il ne s’en lasse pas. Il faudrait donc en conclure que Hortefeux ne sait pas que sur la Toile, dix sites de presse vont immédiatement mettre en ligne des montages assassins de ses trois interventions, pour dévoiler l