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Libération
Récit

Aubry, la femme qui tombe à piques

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La maire de Lille est sortie de sa réserve pour dénoncer l’impasse de la politique économique du gouvernement. Et décliner ses propositions.
Martine Aubry à Paris, devant le siège du groupe Kering, le 12 novembre 2013. (Photo Laurent Troude)
publié le 19 octobre 2014 à 20h06
(mis à jour le 19 octobre 2014 à 20h29)

Une autre voix. Celle que réclamaient beaucoup de socialistes. En donnant ce week-end une longue interview au Journal du dimanche et en publiant sa contribution aux états généraux du PS sur un nouveau site internet (1), Martine Aubry a soigné la mise en scène de son retour dans le débat. En réalité, la maire de Lille, qui s'était vite réfugiée dans le silence une fois François Hollande élu, n'a fait que rassembler et donner corps à des critiques déjà exprimées cet été. L'ex-première secrétaire du PS avait au préalable attendu que sa mise en examen dans l'une des enquêtes dans l'affaire de l'amiante soit annulée le 27 juin par la cour d'appel de Paris pour s'exprimer pleinement. Et avait, depuis, lancé plusieurs pierres dans les jardins de Hollande et de Valls. Contre la réforme territoriale fin juillet, pour le droit d'appliquer l'encadrement des loyers chez elle en août ou, début octobre, contre la baisse des dotations aux collectivités locales, prévue pour 2015, qui mèneraient, selon elle, à la «catastrophe sociale».

Ciblage. Dimanche, en se livrant à une critique en bloc de la politique économique menée par Hollande, la finaliste de la primaire a franchi un palier. Et en raillant les tentations libérales plus ou moins avouées de Valls et du ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, (lire page 4), Aubry se pose de fait en alternative à gauche (lire ci-dessus).