Menu
Libération
Interview

«La tactique désormais remplace tout»

Article réservé aux abonnés
Renaud Muselier, eurodéputé UMP, réagit à l’alliance entre le maire marseillais et l’ex-PS.
publié le 20 octobre 2014 à 19h56

Après avoir longtemps rêvé des municipales marseillaises, l’UMP Renaud Muselier, député européen depuis mai, s’est mis à l’écart du jeu politique local. Provisoirement, précise-t-il. D’où cette liberté de parole pour commenter les accords entre Jean-Noël Guérini et Jean-Claude Gaudin.

Quel regard portez-vous sur le rapprochement entre le maire et le président du conseil général ?

Cet accord part en réalité de loin. Après les municipales de 2008, la gauche a remporté la communauté urbaine de Marseille avec l’aide d’élus de droite. Elle était minoritaire. Comme Jean-Claude Gaudin n’avait lui-même qu’une très courte majorité à la ville, ils se sont entendus pour faire passer leurs budgets. Ce pacte initial ne se voyait pas. Guérini y était opposé parce qu’il pensait alors rester le rival de Gaudin aux municipales. Mais ils se sont rapprochés lorsque Guérini a compris qu’il ne pourrait pas viser la ville et que le PS finirait par le lâcher. De son côté, le maire a choisi de faire alliance avec lui aux municipales pour se faire réélire. Moi, je pense que nous n’avions pas besoin de cet accord pour gagner.

Certains à droite disent que vous en étiez informé, que vous l’avez même validé le soir du premier tour, dans le bureau de Jean-Claude Gaudin.

J’étais dans son bureau, c’est vrai, mais l’accord était déjà passé. On m’a mis devant le fait accompli. Je n’allais pas m’opposer à une alliance déjà conclue en plein entre-deux tours.

Pourquoi étiez-vous opposé à ce rapprochement ?

Guérini n’avait qu’une seule idée, éliminer Mennucci. Qu’on se serve des divisions de l’adversaire pour gagner, c’est une chose, mais on peut garder un minimum d’éthique. Ne pas accepter n’importe quoi avec n’importe qui. N’importe quelle stratégie pour se faire réélire. On travaille dans l’int