La gauche a fini de décanter. Telle est la leçon à tirer du vote des députés, mardi, sur le volet recettes du budget 2015. Après la secousse des municipales, la nomination de Valls à Matignon et l'«accélération» annoncée du «pacte de responsabilité», voici venu le temps de la stabilisation. Avec 266 votes pour (245 contre) et 56 abstentions, l'exécutif connaît les contours - ténus - de sa majorité. Avec 39 abstentions socialistes, la «clarification» voulue par Valls après l'éviction d'Arnaud Montebourg, Benoît Hamon et Aurélie Filippetti du gouvernement est là : le Premier ministre dispose d'une majorité «de gauche». Toujours relative. Toujours plus fragile. «Ce sera ce rapport de force sur tous les votes difficiles», dit-on à Matignon.
Sur les textes majeurs, il y aura donc toujours près de 40 abstentions dans les rangs socialistes. Tout en acceptant le cadre d'économies fixées par le gouvernement, ces «frondeurs» continueront à demander un «rééquilibrage» des efforts entre «ménages et entreprises». Avec Martine Aubry désormais en soutien, ils ne rentreront pas dans le rang. Au contraire… Les récentes critiques de la maire de Lille les confortent. Et le retour à l'Assemblée nationale de Hamon et Filippetti grossit leurs rangs. Les débats qui commencent au Palais-Bourbon sur le budget de la Sécu s'annoncent compliqués. A Matignon, on a fait les comptes : «Ce sera le même vote.»
A cette quarantaine d'absten