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Analyse

Manuel Valls, les troubles de la tension

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En maintenant la majorité sous pression, le Premier ministre veut se poser en réformateur contrarié.
Le Premier ministre français, Manuel Valls, le 22 octobre devant l'Assemblée nationale. (Photo Eric Feferberg. AFP)
publié le 22 octobre 2014 à 20h06

Quel est le job d'un Premier ministre ? Au sens strict de la Constitution, il «dirige l'action du gouvernement». Dans les faits, il est aussi censé être le chef de sa majorité, la rassembler. Manuel Valls a choisi une autre façon d'incarner cette fonction : être celui qui bouscule son camp, celui qui «a des nerfs», «résiste», celui qui doit«tenir». «Il a une qualité de détermination très importante en ces temps où tout le monde doute», observe-t-on à la direction du PS. C'est aussi pour ça que François Hollande l'a nommé à Matignon.

S'il n'est pas responsable de toutes les mèches allumées, Valls alimente l'incendie socialiste avec régularité. En juin, «la gauche peut mourir». En août, il dit «j'aime l'entreprise» devant le Medef. Et déclare ce jeudi dans l'Obs qu'«il faut en finir avec la gauche passéiste», trouve «intéressant» le remplacement des CDD et CDI par un contrat unique et agite le chiffon rouge d'une alliance avec le centre de François Bayrou : «Il n'y a rien de pire que le sectarisme au nom d'une prétendue pureté», argue-t-il. Dans cette même interview, il refuse de définir sa gauche comme «socialiste». «Je le répète : pragmatique, réformiste et républicaine», insiste-t-il avant d'inviter «à un nouveau compromis entre toutes les forces progressistes du pays» et à tourner la page du PS d'Epinay.

Costume. Ce «pragmatisme» e