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Libération
Récit

Front national, une appellation d’origine contrôlée

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Si certains proches de Marine Le Pen envisagent de débaptiser le parti d’extrême droite, son père et les historiques refusent de lâcher le nom.
Au «Carré», le siège du Front national à Nanterre, en 2011. (Photo Vincent Nguyen. Rivapress)
publié le 23 octobre 2014 à 19h46

Le surnom court dans les couloirs du «Carré», le siège du Front national à Nanterre (Hauts-de-Seine) :«Jean-Marie Le Pen, c'est un peu notre Tatie Danielle à nous.» Et, là, le patriarche irascible, 86 printemps, a de quoi se mettre en rogne. Au sein de ce parti qui a vu le jour en 1972, la nouvelle génération éclose autour de l'actuelle présidente, Marine Le Pen, envisage de changer le nom de la formation d'extrême droite.

Une idée lancée par Florian Philippot, vice-président en charge de la stratégie et de la communication, bras droit Marine Le Pen et numéro 2 du parti. Le président d'honneur à vie du FN a aussitôt réagi. «Changer de nom, c'est tromper les gens. On change de nom quand on a fait faillite et qu'il faut avoir une autre couverture», a déclaré le vieux leader, pointant du doigt «les chevènementistes» : «Je comprends qu'un certain nombre de gens récemment arrivés au Front national, venant d'autres partis politiques, n'aient pas de sentiment à l'égard d'un drapeau qui flotte depuis quarante ans et qui a coûté cher à ceux qui l'ont planté et défendu.»

Cheftaine. Directement visé, Florian Philippot, le gourou de Marine Le Pen comme le considèrent ses nombreux ennemis, a rapidement fait marche arrière. «C'est un dossier que nous ne nous interdisons pas d'ouvrir. Cela se fera dans le courant de l'année 2015», a-il précisé. Et sous la forme d'un questionnaire consultatif envoyé à l'ensembl