Tout est histoire de fondations. En relançant jeudi dans l'Obs l'idée d'une «maison commune» dont le salon serait occupé par le PS, Manuel Valls a repris une formule déjà testée par… Martine Aubry. C'était en juillet 2009. La maire de Lille est alors première secrétaire. Pour se refaire d'européennes calamiteuses, elle lance un difficile chantier de reconstruction de la gauche. Sans grand succès. Dans une lettre à ses partenaires, elle propose l'idée d'une «maison commune de la gauche». De Jean-Luc Mélenchon à Daniel Cohn-Bendit. Laissant François Bayrou et son Modem sur le seuil de la porte.
Architecture. Déjà, Valls pestait contre ce choix de tourner le dos aux centristes : «Nous aurions pu discuter avec l'ensemble de ceux qui veulent bâtir une alternative», expliquait à l'époque le député-maire d'Evry (Essonne). Aujourd'hui à Matignon, il continue de plaider pour un changement de nom du PS et propose désormais une «maison commune» des «progressistes». Avec du centriste dedans. Sa «clarification» passe aussi par là. «Nous ne pouvons pas continuer ainsi avec des fractures au sein de la gauche, a-t-il souligné ce jeudi sur RMC et BFM TV. Les clivages politiques ont beaucoup changé. Pourquoi refuser la main de ceux qui se reconnaissent dans le centre, le centre gauche ou, en tout cas, ceux qui ne se reconnaissent pas dans les partis politiques traditionnels ?»