Menu
Libération

La droite derrière le paravent gaulliste

Article réservé aux abonnés
publié le 24 octobre 2014 à 20h06

Le général de Gaulle est sans cesse évoqué par les amis français de Vladimir Poutine, qui brandissent volontiers sa formule sur l'Europe «de l'Atlantique jusqu'à l'Oural» ou rappellent sa prédiction de 1944 : il est «impossible de vaincre la Russie». Dans cette famille, le champion est le député UMP Thierry Mariani, coprésident de l'association Dialogue franco-russe aux côtés du richissime Vladimir Iakounine, un ancien du KGB aujourd'hui frappé par les sanctions américaines pour sa proximité avec Poutine. Mi-septembre encore, Mariani a organisé le voyage à Moscou de 14 parlementaires, UMP pour la plupart, afin de faire entendre une petite musique franchement divergente de la diplomatie française. «Nous pensons que cette politique de sanctions est totalement inefficace, humiliante, et n'aboutit strictement à rien», résumait-il à son retour à Paris, dans les élégants bureaux de l'association situés sur les Champs-Elysées, où l'on refait volontiers l'Europe et l'histoire.

«Il faut comprendre qu'il y a trois Ukraine», assène Nicolas Dhuicq, autre «gaulliste», rappelant qu'historiquement le territoire de l'Ukraine a été sous influence russe, austro-hongroise et polono-lituanienne. «L'Ukraine est un pays profondément traumatisé et divisé. Pourquoi maintenir une unité de façade ?» interroge ce nouveau venu dans la géopolitique qui, même dans ces cercles prorusses,