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Libération

Les patrons veillent au grain

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publié le 24 octobre 2014 à 20h06

Pas moins de cinq patrons français étaient début septembre, à Paris, à la table de Sergueï Narychkine, le président de la Douma, sous le coup de sanctions européennes et censé être interdit de territoire français. Et il y avait du beau monde : le PDG de Total, Christophe de Margerie (décédé lundi dans un accident d'avion à Moscou), celui d'EDF, Henri Proglio, le directeur général de GDF-Suez, Jean-François Cirelli, le fondateur d'Auchan, Gérard Mulliez, ou Serge Dassault, patron d'aéronautique et de presse. Tous ont d'importants intérêts économiques en Russie et dispensent volontiers leur «russophilie» auprès des pouvoirs publics ou parfois même aux médias.

«Nous ne devons pas nous laisser convaincre que la Russie est un ennemi alors que notre approvisionnement énergétique dépend en grande partie de ce voisin», expliquait ainsi Christophe de Margerie dans une interview au quotidien allemand Süddeutsche Zeitung début septembre. Même cet éminent patron français dénonçait la main des Etats-Unis dans la politique européenne de sanctions contre la Russie : «Si les Américains veulent attiser le conflit pour des raisons historiques ou de politique intérieure, c'est leur décision. Nous, Européens, devons résoudre cette crise autrement, sans peindre les choses en noir et blanc