Jusque dans les plus hautes chaires de l'université française, la Russie de Poutine a ses thuriféraires et défenseurs, plus ou moins acharnés. Le plus fameux est l'économiste Jacques Sapir, directeur d'un centre d'études à l'EHESS (Ecole des hautes études en sciences sociales), si systématique dans sa défense de la Russie poutinienne que ses détracteurs sont légion. Comme beaucoup d'autres, il nous cueille par une question, la même exactement que celle posée par John Laughland, de l'étrange Institut de la démocratie et de la coopération (IDC) : «Pouvez-vous prouver que la Russie est intervenue cet été en Ukraine ?» Lui-même assène ensuite sa réponse : «Il n'y a pas d'éléments montrant de manière fiable la présence de l'armée russe en Ukraine.» De fait, l'armée de Vladimir Poutine a tout fait pour déguiser sa présence ou cacher ses morts sur le terrain, mais de nombreux témoignages de journalistes, du gouvernement ukrainien ou encore des photos de l'Otan étayent cette présence. Pour ce qui est des financements de son centre d'études, Jacques Sapir explique bénéficier de contrats avec des entreprises occidentales, qui assurent des bourses à ses étudiants. Il invite tous ceux qui auraient encore des doutes à aller voir sa déclaration d'impôts…
Et Jacques Sapir est loin d'être seul avec ce biais parmi les universitaires français. La grande dame des études soviétiques et postsoviétiques <