«Plus moderne que moi tu meurs.» C'est l'adage de ce mois d'octobre au Parti socialiste. Depuis la charge médiatique de Martine Aubry contre la politique économique du gouvernement il y a une semaine et la riposte, quelques jours plus tard, de Manuel Valls, une course à la «modernité» s'est engagée d'un bout à l'autre de la majorité.
A droite du PS, la «gauche moderne», «pragmatique», d'un Premier ministre bien décidé à ringardiser une «gauche passéiste» enferrée dans «un passé révolu et nostalgique, hantée par le surmoi marxiste et par les Trente Glorieuses». Plus à gauche, une maire de Lille et sa «nouvelle social-démocratie», pour qui il est «curieux, avec la crise, de s'amouracher à contretemps d'illusions des années 1980-1990», celles du social-libéralisme du Britannique Tony Blair et de l'Allemand Gerhard Schröder il y a quinze ans. Deux visions, une même querelle et un même objectif : incarner le renouveau à gauche. Ou au moins ne pas se laisser enfermer dans le camp des «anciens». Une bataille à laquelle ne manquent pas de participer d'autres plus à gauche, tels Arnaud Montebourg, Benoît Hamon ou Cécile Duflot…
Si Aubry et Valls ont pu se lancer dans cette nouvelle bagarre, c'est que le premier secrétaire du PS leur offre cet automne un parfait réceptacle à cet éternel débat sur le sexe des anges socialistes. Avec ses «états généraux» censés «redéfinir» d'ici à la fin de l'année <