Il a pour lui l'avantage d'être plus jeune que Martine Aubry. La qualité aussi de faire du «dynamisme» une marque importante de son passage à Matignon. Son entourage le martèle depuis des mois : «Il faut être dans le mouvement.» Manuel Valls, 52 ans, se veut le leader d'une «nouvelle génération qui assume ses responsabilités». Cette posture suffit à convaincre de sa «modernité» une société médiatique dopée aux chaînes d'info en continu, aux réseaux sociaux, lesquels ont parfois du mal à comprendre que passer en force dans sa majorité est aussi aveu de faiblesse… Est-ce suffisant ? Non. Il faut du fond.
«Boomerang». Dans son interview parue dans l'Obs jeudi, le Premier ministre insiste sur sa gauche, non pas «socialiste» mais «pragmatique, réformiste et républicaine». «Le projet de cette gauche moderne, c'est de combattre tout ce qui aliène et enferme l'individu, explique-t-il. Sa valeur cardinale, c'est l'émancipation. Son combat, c'est la République.» Une gauche qui ne doit pas «négliger» la «question de l'identité» pour ne privilégier que la «question sociale» : «Cette négligence nous revient aujourd'hui comme un boomerang parce que la nation n'est pas soluble dans le social.»
Cette vision n'est pas nouvelle chez Valls. Depuis ses jeunes années comme disciple de Michel Rocard, puis auprès de Lionel Jospin, il a mûri des co