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Analyse

L’exécutif en retard de compassion

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Hollande et le gouvernement ont mis 48 heures à réagir, au risque de paraître oublier la victime.
Manifestation sur le site de Sivens le 26 octobre au lendemain de la mort d'un manifestant. (Photo Pascal Pavani. AFP)
publié le 28 octobre 2014 à 21h06

Une erreur d'appréciation dont l'exécutif n'a pas fini d'éprouver les conséquences politiques. En exprimant trop tardivement leur «compassion» pour la famille de Rémi Fraisse, François Hollande et Manuel Valls ont laissé filer une situation qu'ils auraient, dès dimanche, pu maîtriser. L'hypothèse évoquée mardi après-midi par le procureur d'Albi (Tarn) d'une bavure des gendarmes dans la mort, dimanche, du jeune opposant au barrage de Sivens (lire ci-contre), fragilise le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, et creuse encore le fossé entre socialistes et écologistes dont l'étudiant en botanique de 21 ans était proche.

«Provocation». Pour protéger son ministre de l'Intérieur, Manuel Valls lui a, dès mardi après-midi devant les députés, apporté «toute [sa] solidarité». «Je n'accepte pas et je n'accepterai pas les mises en cause», a insisté le Premier ministre, en réponse à certains dirigeants écologistes, José Bové en tête, qui dès le matin faisait porter la «responsabilité» de ce décès sur Cazeneuve. «Pourquoi mettre des policiers sur ce site alors qu'il n'y a rien à protéger ? avait interrogé l'eurodéputé. C'est une provocation.» Toute la journée, le ministre de l'Intérieur s'est défendu. En réponse à Bové et Cécile Duflot, pour qui la mort de Rémi Fraisse «va finir par être une tache indélébile […] sur l'action de ce gouvernement», il a d'abord dénoncé une «