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Libération
Reportage

«Dire qu’il y a de l’insécurité, c’est de l’esbroufe»

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Sur le marché, les Limougeauds affichent leur défiance face à l’inertie du PS et l’amateurisme de l’UMP.
publié le 29 octobre 2014 à 19h36

Marché Marceau. Ici, d’après l’UMP, c’est Bogotá. Thème fort à droite, l’insécurité dans ce quartier populaire ne semble pas faire recette auprès des centaines de Limougeauds qui se pressent chaque samedi devant les étals des fromagers, des épiciers, des bouchers et des camelots.

Dans la file d'attente du maraîcher, Annie, radieuse sexagénaire, est dubitative. Le débat est lancé. Il y a Jean-Marie, 69 ans, Michel, 67 ans, et Dominique, 60 ans. Hormis cette dernière, tous sont retraités. De l'avis général, «Limoges avait besoin de sang neuf». Aucun n'est vraiment de droite, mais tous dénoncent une politique locale sclérosée faute d'alternance, un PS bourgeois déconnecté des réalités. La droite aussi en prend pour son grade. Pour Annie, c'est un peu «la politique de la baguette magique».

«Caste». «C'est de l'esbroufe», tonne Dominique. «Dire qu'il y a de l'insécurité à Limoges, tout ça pour quoi ? Faire monter le Rassemblement bleu Marine, s'emporte-t-elle. Je suis la première à avoir dénoncé l'inertie d'une certaine caste socialiste, mais franchement, je n'ai jamais eu peur ici.» Verbaliser les prostituées ? «Quelle drôle d'idée… Ces femmes sont victimes de réseaux, personne ne l'ignore. Ce dont Limoges a besoin, c'est d'entreprises, d'emplois, de rayonnement.» Annie acquiesce. La coquette retraitée l'avoue, elle en avait soupé, de l'équipe sortante. Pour autant, supprimer la gratuité du