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Libération
Récit

Limoges terni par la droite dure

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A gauche depuis cent deux ans, la «ville rouge» est passée en avril aux mains d’un maire adepte de la politique spectacle et des arrêtés populistes.
Le 25 octobre, au marché Marceau de Limoges. Depuis juillet, la liste UMP-UDI a mis en place un arrêté antiprostitution et antimendicité, augmenté les effectifs de la police municipale et installé des caméras. (Photo Jean-Christophe Dupuy)
publié le 29 octobre 2014 à 19h36

Limoges, mars 2014. Emile-Roger Lombertie (UMP) : 45,07% ; Alain Rodet (PS) : 43,81%. A Paris, «c'est un séisme politique», pour la presse locale, «une lame de fond» : «la ville rouge», 137 000 habitants, est passée à droite. La «lame de fond» pèse 587 voix, mais dans une société de spectacle, les symboles sont plus divertissants que les faits.

La droite n’a pas gagné Limoges, c’est la gauche qui l’a perdue. Trente ans de mandats avaient fini par lier solidement l’image de l’ancien maire et celle de la ville, et avant même la campagne, les terrasses des cafés bruissaient du furieux désir de soumettre l’inertie.

Mais voilà, on n’enfile pas des pantoufles vieilles de 102 ans sans avoir conscience de l’impérieuse nécessité d’écrire sa propre mythologie. Le nouveau maire est justement un homme de symboles. Et c’est sur l’antagonisme que ce novice en politique a choisi de bâtir son début de mandat. A n’en pas douter, s’il n’a pas l’art, il a la manière.

L'ancien édile socialiste était jugé froid et austère. Ça tombe bien, le sémillant outsider de l'UMP est un homme affable qui cultive un style «relax». Toujours une cigarette en main, le psychiatre de 63 ans ne salue pas sans agripper fermement l'avant-bras de son interlocuteur. «Vous rendez-vous compte, mon prédécesseur avait bloqué son fauteuil en position haute de telle sorte qu'il dominait physiquement l'échange avec ses interlocuteurs. Moi, je préfère recevoir à la table de réunion.» Se peut-i