Il y a dix-huit mois, François Hollande avait promis un «choc». Jeudi matin, à l'Elysée, c'était l'heure du premier bilan et de l'annonce de cinquante nouvelles mesures pour simplifier la vie administrative des entreprises et des citoyens. Mercredi, quarante dispositions (cette fois en faveur des particuliers) seront présentées en Conseil des ministres. «Le train est parti, il ne s'arrêtera pas», a assuré le chef de l'Etat. Et pour cause, voilà une réforme qui ne coûte rien, qui permet d'économiser quelques euros (2,4 milliards en 2013, selon le gouvernement, et 11 milliards espérés jusqu'en 2016) et qui est censée recueillir un assentiment populaire. Une sorte de quadrature du cercle, inespérée en ces temps de disette budgétaire et de défiance politique.
Comme le sujet est pour le moins indigeste, les équipes de l'Elysée ont opté pour les grands moyens. La salle des fêtes ressemble à un plateau télévisé, avec la moitié du gouvernement venu vanter l'onde du «choc». Manuel Valls ouvre le bal en assurant que simplifier ne veut pas dire «faire du simplisme» ni «déréguler», mais «élaguer» les contraintes administratives. Le tout sans renoncer à l'essentiel de «la protection des salariés, du consommateur et de l'environnement».
Puis c'est une succession de prises de parole ministérielles et de témoignages vidéo et in vivo de patrons d'un seul coup transformés en gentils agneaux, tous émus de découvrir une administration qui va s