Menu
Libération
TRIBUNE

Terrorisme, le piège médiatique

Article réservé aux abonnés
par Julien Bréa, Membre du think tank Point d’aencrage
publié le 30 octobre 2014 à 19h26

La guerre contre le terrorisme crève à nouveau l’écran. Bombardements d’une coalition menée par les Etats-Unis en Irak. Arrestations, victimes civiles de frappes, enlèvements et assassinats d’Américains, Anglais ou Français. Malgré les errements de la politique de l’administration Bush, nos autorités utilisent à nouveau les mêmes paroles de force, de mobilisation nationale, d’efforts de guerre.

Le problème est cependant que ce discours martial fait le jeu des fanatiques. Daech, comme tous les groupes qui utilisent la peur comme arme, est chaque jour renforcé et rendu plus séduisant pour les désœuvrés des sociétés arabes et européennes. La médiatisation de la réponse militaire de la coalition internationale alimente le sentiment que Daech serait une force souterraine mondiale.

Or, c’est exactement ce que les groupes terroristes souhaitent mettre en scène. En médiatisant notre action contre Daech, nous acceptons les règles de communication que les Iznogoud veulent imposer en affirmant qu’ils sont un «Etat». Nous tombons dans le piège médiatique qu’ils nous tendent. A vouloir rassurer nos concitoyens sur la lutte en cours, on leur fait un cadeau.

Faut-il nier la menace ? Non, car elle existe. La war on terror reposait sur des approximations et des mensonges, mais les moyens considérables déployés ont généré des tels dommages collatéraux que la première guerre contre le terrorisme a renforcé les ressorts du fanatisme en frappant, maladroitement et très lourdement, des soci