L’opinion s’entête. Cette Juppémania qui ne veut pas faiblir, Nicolas Sarkozy ne l’avait pas prévue. Bien au contraire. On lui avait assuré que la bulle sondagière qui porte aux nues le maire de Bordeaux allait mécaniquement se dégonfler dès lors que l’ancien chef de l’Etat aurait replongé dans l’atmosphère, imposant sans coup férir son leadership sur la droite.
Un mois plus tard, il se produit exactement le contraire : la dynamique est du côté de Juppé qui ne cesse de monter tandis que Sarkozy, lui, ne cesse de descendre, y compris dans l’électorat UMP. Certes, le revenant reste le grand favori de l’élection à la présidence de l’UMP, face à ses deux seuls concurrents, Bruno Le Maire et Hervé Mariton. Mais s’il a bon espoir d’être plébiscité le 29 novembre par quelques dizaines de milliers de militants utrasarkozystes, il est loin d’être le favori de l’élection primaire - ouverte à plusieurs millions de Français - qui désignera en 2016 le candidat de la droite et du centre à l’élection présidentielle. L’homme n’a plus rien de providentiel. Et plus personne, pas même dans son entourage, n’ose prétendre qu’il serait le «candidat naturel».
Grands fauves. Avec Juppé, décidément, rien ne se passe comme prévu. Ce n'est pas la première fois que Sarkozy se trompe au sujet de cet homme, son exact contraire, qu'il se flatte de connaître depuis quarante ans. Du fond de sa fausse retraite, il assurait n'avoir rien à craindre de son ancien ministre des