François Hollande n'a jamais aimé cette idée de se confronter à des Français sur un plateau de télévision. Depuis le début du quinquennat, ses conseillers et amis lui avaient suggéré à plusieurs reprises de se livrer à cet exercice télévisuel obligé pour un président en exercice. A chaque fois, la réponse fut la même : non et encore non. Cette fois, le chef de l'Etat n'a ni le choix ni grand-chose à perdre : jeudi soir sur TF1, il répondra donc en direct aux questions et aux possibles colères de quelques Français triés sur le volet. L'occasion (la mi-mandat) et la situation (une cote de popularité dramatiquement basse) imposaient de déployer les grands moyens : ce sera donc le risque du direct. Hollande a longtemps espéré qu'il pourrait y échapper. Plus maintenant. «Il a trop attendu, confie un proche. Alors aujourd'hui, il n'a pas le droit de se planter, sinon il perdra le peu de crédibilité qui lui reste aux yeux aux Français.»
Vœux. En deux ans et demi, les passages du Président à la télévision n'ont laissé au mieux aucune trace durable (exception faite de l'épisode Léonarda). Si l'on met de côté l'exercice des conférences de presse (où, pour le coup, il excelle) et les rendez-vous obligés (les vœux du 31 décembre et le 14 juillet), le Hollande télévisuel a toujours été d'un classicisme confondant. Non seulement il n'a rien inventé (sur la forme), rien tenté (sur le fond) mais aucune de ses interventions ne lui a perm