Tout ça pour ça… Quatre ans après le lancement des politiques d’austérité, qui ont saigné à blanc plusieurs pays du Sud, l’Europe ne parvient toujours pas à sortir la tête de l’eau. Selon les «prévisions d’automne» délivrées mardi par la Commission, la zone euro devrait connaître 0,8% de croissance cette année, avant 1,1% l’an prochain. En six mois, Bruxelles a ainsi réduit d’un tiers ses pronostics. Au printemps, l’Union espérait encore 1,2% de croissance en 2014 et 1,7% en 2015. Dans ces conditions, la prévision 2016, qui parle de 1,7% de hausse de l’activité dans la zone euro, paraît bien fragile. Et un peu optimiste.
«mortifères». Après trois années blanches à 0,3%, la France, elle, devra se contenter de 0,7% l'an prochain, a prévenu Bruxelles, amputant d'un tiers les maigres espoirs de Paris, qui mise encore sur un petit 1%. Même l'Allemagne voit ses prévisions drastiquement réduites : 1,3% en 2014 (contre 1,8% encore attendu au printemps), et surtout 1,1% l'an prochain (2% au printemps). Conséquence : le chômage ne devrait quasiment pas baisser, passant de 11,6% en zone euro cette année à 11,3% en 2015. Il devrait même stagner dans des pays où il est déjà élevé, comme la France (10,4%) ou l'Italie (12,6%), et tout juste s'effriter dans les pays où il a explosé (de 26,8% à 25% en Grèce, de 24,8% à 23,5% en Espagne…).
«La situation de l'économie et de l'emploi ne s'améliore pas assez vite», a reconnu, dans un doux euphémisme,