Menu
Libération

Rien n’est joué pour 2017

Article réservé aux abonnés
publié le 5 novembre 2014 à 17h26

C'est peut-être le paradoxe le plus spectaculaire de la Ve République : l'élection présidentielle surplombe et écrase les autres consultations, elle domine la vie politique jusqu'à l'obsession et, cependant, elle demeure l'élection la plus imprévisible de toutes, celle qui conserve jalousement ses secrets et ses mystères.

Jamais elle ne se déroule comme prévu, rarement le favori au départ devient le vainqueur à l’arrivée.

Du haut de son obélisque, le général de Gaulle n'imaginait pas pouvoir être mis en ballottage en 1965. Ce fut pourtant le cas, et il ne l'emporta, finalement, que par un maigre 54,5% à son grand courroux. Georges Pompidou lui succéda impromptu mais non sans avoir été initialement menacé durant la campagne par le pâle Alain Poher. Valéry Giscard d'Estaing s'imposa royalement au favori en titre Jacques Chaban-Delmas. Pour 1981, François Mitterrand arracha, sans coup férir, l'investiture socialiste à un Michel Rocard bien plus populaire et à la mode que lui. En 1988, Raymond Barre devançait Jacques Chirac et inquiétait François Mitterrand. Il disparut pourtant à l'issue du premier tour. En 1995, on attendait le duel Balladur - Delors, ce fut un second tour Jospin - Chirac. En 2002, Lionel Jospin présentait le meilleur bilan gouvernemental depuis Raymond Barre. Il fut devancé par Jean-Marie Le Pen. En 2007, François Bayrou crée la surprise et le suspense en frôlant les 19%, meilleur score centriste sous la Ve République, après avoir talonné