François Hollande est-il vraiment celui qu'il rêverait être, c'est-à-dire un réformateur qui n'a pas hésité à prendre sa famille politique à contre-pied pour moderniser la France ? Jeudi, sur le plateau de TF1, le chef de l'Etat a cherché une nouvelle fois à se présenter en héraut de la «réforme structurelle». Un passeport de modernité censé rassurer les grands juges de paix de la réforme économique, comme la Commission européenne, Berlin ou les marchés financiers. A l'Elysée, ses plus proches collaborateurs en sont convaincus : «Même en période de crise, les Français attendent du mouvement, ils veulent des réformes.» Et tant pis si cela doit, une nouvelle fois, hérisser une partie la gauche. «Au point où on en est, on n'a pas d'autres choix que de prendre des risques», confie un de ses conseillers.
Alors, François Hollande a-t-il une chance d’entrer demain au Panthéon des modernisateurs ? Il faudrait une certaine dose de mauvaise foi pour assurer, comme certains leaders de droite, que la mi-mandat de François Hollande n’a servi à rien. Peu de sujets ont échappé au râteau de l’action gouvernementale : les retraites, la formation professionnelle, la compétitivité des entreprises, le marché du travail, les allocations familiales, la baisse de la dépense publique, la réforme territoriale… et demain probablement le contrat de travail. Faut-il pour autant parler de réformes structurelles ? Non, à l’exception notable de la réforme territoriale.