François Hollande est-il vraiment celui qu'il rêverait être, c'est-à-dire un réformateur qui n'a pas hésité à prendre sa famille politique à contre-pied pour moderniser la France ? Jeudi, sur le plateau de TF1, le chef de l'Etat devait non seulement dresser le bilan de la première moitié de son mandat mais aussi tracer les contours de son programme de travail pour les mois qui viennent. Le fil conducteur ? La réforme. Au sommet de l'Etat, on aime y accoler le qualificatif de «structurelle», comme un passeport de modernité censé rassurer les grands juges de paix de la réforme économique, comme la Commission européenne, Berlin ou les marchés financiers.
En héraut de cette modernisation d'inspiration social-libérale, François Hollande aimerait que les Français le voient (enfin) en président qui s'attaque aux racines profondes de la sous-compétitivité française. Jeudi soir, fidèle à cette ambition, il devait donc annoncer son souhait de saisir les partenaires sociaux pour qu'ils ouvrent l'année prochaine une négociation sur le contrat de travail (lire page 4). A l'Elysée, ses plus proches collaborateurs en sont convaincus : «Même en période de crise, les Français attendent du mouvement, ils veulent des réformes.» Et tant pis si cela doit, une nouvelle fois, hérisser une partie la gauche. «Au point où on en est, on n'a pas d'autres choix que de prendre des risques», confie un de ses conseillers.
Courage. Alor