La CFDT célèbre son 50e anniversaire et c’est l’occasion de jeter un regard dans le rétroviseur. En 1964, au congrès de déconfessionnalisation, elle opte pour le «D» de démocratique. A l’époque, il est vrai qu’elle s’est placée dans le camp de la démocratie. Par ses réflexions sur l’autogestion, le socialisme démocratique, elle a nourri le débat.
La CFDT avait choisi le «D» de démocratique comme une référence identitaire. Lors de son récent congrès, elle a remplacé sa référence anticapitaliste par l’option de l’approfondissement démocratique. Elle est placée devant un défi, face à la crise de confiance des citoyens. Elle doit proposer l’élargissement de la démocratie au domaine de l’entreprise et de l’économie, de plus en plus soumis à la logique financière : comment reconquérir du pouvoir sur les fonds de pension et les marchés financiers ? Comment permettre aux salariés d’être acteurs dans leurs lieux de travail et dans le champ de l’économie ? D’autant que la sphère économique échappe de plus en plus aux régulations, qu’elles soient produites par l’Etat ou par le champ contractuel. Bien sûr, la CFDT se doit d’être cohérente avec ses principes. Je n’ai nulle réserve ou suspicion à l’égard de l’organisation, de ses militants, ni de Laurent Berger. Mais l’avenir - et le présent - ne peut s’écrire sans la connaissance du passé (1).
En 1988, c’est Jean Kaspar, et non Nicole Notat, qui a été choisi comme successeur d’Edmond Maire. Ce choix a été imposé à la direction confédérale.