Menu
Libération
Retour sur

La mi-mandat amère, un classique de la Cinquième République

Article réservé aux abonnés
Si François Hollande est dans une situation particulièrement périlleuse, ses prédécesseurs ont souvent connu un passage délicat à mi-mandat.
Décembre 1984. François Mitterrand et son Premier ministre Laurent Fabius, nommé l'été précédent. (Photo Michel Clément. AFP)
publié le 6 novembre 2014 à 15h49

A mi-chemin. Voilà où se trouve François Hollande en ce 6 novembre. Il y a deux ans et demi, la Bastille l’acclamait, Tulle dansait au rythme des accordéons de la victoire. Au point central de sa présidence, les Français ne sont plus qu’une petite minorité – entre 12 et 20% selon les instituts de sondage – à saluer son action et sa situation est des plus inconfortables. Et pourtant, à observer la situation de ses prédécesseurs, on s’aperçoit que rien n’est jamais simple pour un président de la République au milieu de son mandat.

Mitterrand et la rigueur qui passe mal

Avant François Hollande, il n’y a eu qu’un seul président socialiste. En novembre 1984, François Mitterrand est à mi-parcours de son premier septennat. Il avait promis de changer la vie, mais le premier président socialiste touche des records d’impopularité en cette mi-temps. Depuis 1983, le choix de la rigueur a été acté. Puis le projet de loi Savary visant à remettre en cause l’enseignement privé a mis près de deux millions de Français dans la rue. La nomination de Laurent Fabius comme nouveau Premier ministre en juillet 1984 n’y change rien, les ministres communistes ont quitté le gouvernement et les Français font de mois en moins confiance à leur président. A l’automne 1984, sa popularité passe sous les 40%.

Il faudra une cuisante défaite aux législatives de 1986 et deux années de cohabitation pour que François Mitterrand inverse la tendance et réussisse à être réélu pour sept ans à l’Elysée. Mais là aussi, il va connaître une mi-mandat délicate et