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«Sarko s’est tuer», la descente aux affaires

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Deux journalistes du «Monde» ont enquêté sur le système Sarkozy.
publié le 6 novembre 2014 à 20h06

Onze. Nicolas Sarkozy se trouve aujourd'hui menacé par onze affaires judiciaires. Corruption, abus de biens sociaux, trafic d'influence, escroquerie en bande organisée, favoritisme, abus de confiance, faux et usage de faux, prise illégale d'intérêts, détournement de fonds publics… la litanie des infractions reprochées à l'ancien président ou à sa garde rapprochée donne le tournis. Plus encore que les révélations, nombreuses, c'est l'accumulation des scandales qui fait sens et sert de base au livre Sarko s'est tuer (Stock).

Serviteurs zélés. Ses auteurs, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, chargés de l'investigation au Monde, partent d'un postulat difficilement contestable : jamais, sous la Ve République, un responsable politique de ce rang n'a été cité dans un si grand nombre d'affaires politico-financières. Du Kazakhgate à Bygmalion, des soupçons de financements libyens à l'affaire dite des «écoutes», l'ouvrage que redoute depuis des mois l'entourage de Sarkozy est moins le portrait d'un homme que celui d'un système. Celui qui a permis au locataire de l'Elysée, pendant cinq ans, de commander plus de 10 millions d'euros de sondages d'opinion sans le moindre appel d'offres. Celui par lequel Bernard Tapie a pu toucher 405 millions d'euros suite à une procédure arbitrale qualifiée de «simulacre» par les juges chargés du dossier. Celui, aussi, qui aurait permis de corrompre une foule d'intermédiaires douteux