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Libération
Décryptage

Jouyet déjeune, l’Elysée trinque

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François Fillon accuse le secrétaire général de la présidence de «mensonge» et maintient ne pas lui avoir demandé de faire pression sur la justice pour accélérer les procédures contre Sarkozy.
Jean-Pierre Jouyet, à l'époque secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, et le Premier ministre Fillon, en novembre 2008. (Photo Gérard Cerles. AFP)
publié le 9 novembre 2014 à 21h56
(mis à jour le 10 novembre 2014 à 8h52)

François Hollande a réussi une (nouvelle) prouesse : faire en sorte que les affaires de Nicolas Sarkozy parviennent, par une série de ricochets, à mettre en cause son principal collaborateur, Jean-Pierre Jouyet. Ou comment un livre (Sarko s'est tuer) écrit par deux journalistes du Monde et censé raconter par le menu les turpitudes de la présidence Sarkozy s'est transformé en piège pour l'Elysée. Pris en flagrant délit de mensonge, Jouyet a dû radicalement changer de pied dimanche. Contrairement à ce qu'il avait déclaré trois jours auparavant à l'AFP, le secrétaire général de l'Elysée a reconnu que François Fillon a bel et bien évoqué, à l'occasion d'un déjeuner, l'affaire Bygmalion et les pénalités de dépassement de campagne payées par l'UMP en lieu et place de Nicolas Sarkozy.

Comment commence cette affaire dans l’affaire?

Tout débute samedi 20 septembre. Ce jour-là les deux journalistes d'investigation du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, ont rendez-vous avec Jouyet, secrétaire général de l'Elysée et ami personnel du chef de l'Etat. Ils viennent pour se faire confirmer la teneur d'un déjeuner, qui a eu lieu, trois mois plus tôt, le 24 juin exactement, dans un restaurant proche de l'Elysée, en présence de Jouyet, Fillon et de son ex-directeur de cabinet adjoint, Antoine Gosset-Grainville. Une mystérieuse source avait en effet préalablement raconté aux deux journalistes du Monde que l'ex-Premier min