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Libération

Opérations militaires extérieures : la vraie fausse surprise de l'envolée des dépenses

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Le ministère de la Défense a confirmé que le surcoût des interventions militaires dépassera les 600 millions d'euros en 2014
En octobre 2013, des soldats français de l'opération «Hydra» en patrouille dans le nord du Mali , où la France a dû maintenir des effectifs plus importants que prévu. (Photo Philippe Desmazes. AFP)
publié le 12 novembre 2014 à 19h43

Le ministre de la Défense a confirmé devant l’Assemblée nationale, mercredi, ce que tout le monde savait dans les allées du pouvoir depuis de longues semaines: les opérations extérieures (surnommées les «opex» dans le jargon militaire) vont coûter beaucoup plus cher que ce qui était prévu dans la loi de finances initiale. Le budget alloué à ces opérations pour l’année 2014 était de 450 millions d’euros. Or, selon les projections du ministère, les dépenses liées aux interventions militaires françaises excéderont le milliard d’euros. Soit un dépassement de 605 millions d’euros.

A la différence de pays comme les Etats-Unis, Paris ne mentionne que les «surcoûts» liés à ces «Opex». Autrement dit: ne sont prises en compte que les dépenses liées directement aux interventions (la consommation de munitions, les primes de risque, les heures de vol supplémentaires, etc.). Ce mode de calcul rend certes les chiffres moins spectaculaires, mais il n’empêche: en ces temps de disette budgétaire, la somme de 605 millions est tout sauf négligeable.

Devant les députés, Jean-Yves Le Drian a justifié ce dépassement par le nombre accru d'engagements extérieurs, «par nature imprévisibles», depuis la fin 2013. Le ministre a notamment insisté sur le cas emblématique de l'Irak: «Aux côtés de nos alliés arabes et occidentaux, nos militaires renseignent les troupes irakiennes et kurdes et frappent des cibles ennemies. C'est la responsabilité de la France.» L'effondrement de l'armée iraki