Il avait tout vérifié avant que l'UMP ne lance sa procédure d'exclusion contre lui, lu les petits caractères du règlement du groupe Parti populaire européen (PPE) au Parlement européen. Jérôme Lavrilleux, élu le 25 mai en tête de la liste UMP dans la région Nord aux européennes, était sûr de son fait. Même en démissionnant de l'UMP – ce qu'il a fait avant de s'en faire virer par le bureau politique le 4 novembre –, il savait qu'il pouvait continuer de siéger au groupe PPE, auquel est rattaché l'UMP, à Bruxelles et à Strasbourg.
Tout le monde au sein de la délégation française ne partageait pas son analyse. Si l’ancien bras droit de Jean-François Copé, qui a reconnu le lendemain de son élection le scandale des doubles facturations payées à Bygmalion pour éponger les frais de campagne de 2012, n’est plus à l’UMP, il serait logique qu’il quitte aussi le PPE, jugeaient certains. A commencer par le chef de file de la délégation française, Alain Lamassoure, qui avait prévenu, en juillet, qu’à partir du moment où l’UMP virait Lavrilleux, il demanderait que la même sanction s’applique au PPE.
Lors d'une réunion ce jeudi, la délégation française du PPE a cependant décidé «à l'unanimité» de ne rien bouger de son organigram