Trois parlementaires UMP ont omis de déclarer des avoirs détenus à l’étranger, a-t-on appris jeudi par la Haute Autorité pour la transparence de la vie politique (HATVP) créée après l’affaire Cahuzac et installée il y a pile un an. Le parquet a été saisi.
Qui a été épinglé ?
«Chacun son tour», souriait un dirigeant socialiste après l'annonce de la Haute Autorité jeudi. Jusqu'alors, les foudres de l'instance, qui a épluché plus rapidement les déclarations de patrimoine des ministres que celles des 925 parlementaires, étaient surtout tombées à gauche (Benguigui ou Le Guen). Là, c'est le sénateur UMP de la Haute-Marne Bruno Sido qui aurait omis plusieurs années de suite de mentionner un compte en Suisse ouvert par son père. Député de l'Oise, Lucien Degauchy n'aurait pas déclaré pendant près de trente ans un compte ouvert par ses parents. «Pour moi, c'était un fardeau», se lamente l'élu dans Mediapart. Last but not least, l'ancien maire de Cannes Bernard Brochand, sur qui pèsent des soupçons de corruption, aurait également dissimulé des avoirs en Suisse.
Qui a décidé quoi ?
La Haute Autorité a saisi le parquet de Paris jeudi pour signaler le cas de ces trois élus UMP soupçonnés d'avoir menti sur leurs patrimoines. Autorité indépendante, la HATVP ne peut pas saisir la justice directement pour soupçon de fraude fiscale. En vertu du «verrou fiscal», que certains députés ont tenté en vain de faire sauter en 2013, c'est en effet Bercy qui garde l'entière initiative de poursuites judiciaire