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2002, le off de Lionel Jospin explose en vol

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publié le 14 novembre 2014 à 19h46

Sous le titre «Jospin cogne Chirac», Didier Hassoux racontait en mars 2002 dans Libération les propos peu amènes tenus par le Premier ministre en exercice à propos du chef de l'Etat de l'époque. A l'occasion d'une conversation avec des journalistes embarqués dans son avion, Jospin avait jugé Chirac «usé et vieilli». Rapportés quelques jours plus tard, ces propos auront un effet dévastateur. Favori de cette présidentielle, le socialiste s'est fait dépasser après cette saillie, peu goûtée par les électeurs. «Ce n'est pas moi, ça ne me ressemble pas», s'était platement excusé Jospin à la télévision. En vain.

Vol IW 2252 pour Paris. Lionel Jospin finit de dîner dans l'Airbus A340 qui le ramène d'un voyage éclair sur l'île de la Réunion. Le candidat abandonne, un temps, la classe affaires pour «s'ébrouer» avec la presse, en classe éco. Sous l'œil avisé et l'oreille attentive de son directeur adjoint de campagne, Yves Colmou, il fait part de son état d'esprit et juge ses adversaires. A la fin de l'échange, Colmou précise : «Ce vol n'est pas un Tokyo-Paris.» Le 18 décembre 1999, le Premier ministre revenait d'un séjour à Tokyo et se confiait librement. Il dressait son propre portrait : «Je suis un rigide qui évolue, un austère qui se marre, un protestant athée.» Dès le surlendemain, la formule et quelques autres étaient publiées. Matignon ne s'y attendait pas. Les conversations aériennes entre le chef du gouvernement et les journa