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Libération

2007, Sarkozy se met à table en Guyane

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Retour en deux épisodes emblématiques sur une pratique dont se jouent parfois les hommes politiques.
publié le 14 novembre 2014 à 19h46

Après le off institutionnel de Giscard, le off monarchique de Mitterrand, Sarkozy va inventer un off industriel. Systématisé et démultiplié. Il va, autant par goût que par calcul, partager avec quelques journalistes une proximité et une intimité inédite dans la vie politique française. Pour lui, cela produira le meilleur (une vraie fascination d’une grande partie de la presse dans son ascension au pouvoir) et le pire (la violence des attaques quand il était au plus bas dans les sondages).

Au début de sa présidence, Nicolas Sarkozy organise de magnifiques cérémonies de off, réunissant à l’Elysée par petits groupes des grands noms de la presse française. A chaque fois, une partie de ses fausses confidences se retrouve publiée dans la presse. Avec l’accord presque tacite de l’intéressé. Le off de Sarkozy devient vite un faux off. Les journalistes vont tout de même protéger le chef de l’Etat de ses propres saillies.

Directeur de Libération, Laurent Joffrin a toujours rapporté à la rédaction la teneur de ses échanges avec le chef de l'Etat, y compris des anecdotes aussi désopilantes que compromettantes. Mais à chaque fois, le journal n'en fera rien. De son côté, Alain Duhamel se rappelle qu'à l'occasion d'un de ces exercices Sarkozy était parti dans une très violente diatribe contre l'Allemagne d'Angela Merkel. L'éditorialiste d'Europe 1 savait très bien qu'en reproduisant de tels propos, c'était la polémique du jour assurée et la crise diplomatique immédiate. Mais il n'en