Menu
Libération
Interview

«C’est une convention entre personnes qui se respectent»

Article réservé aux abonnés
L’UMP Dominique Bussereau a été plusieurs fois ministre :
publié le 14 novembre 2014 à 20h06

Député UMP, Dominique Bussereau a été ministre de 2002 à 2010. Chargé du Budget, de l’Agriculture et des Transports dans les gouvernements de Jean-Pierre Raffarin, puis de François Fillon.

Avez-vous parfois recours au off ?

Oui. Le dialogue permanent avec les journalistes est un élément important de la vie des responsables politiques. Je distingue clairement deux types de contacts : il y a les interviews, destinées à être reproduites ; et il y a le off, qui permet de faire passer des messages ou de donner des informations. Ces propos peuvent être utilisés. Mais on ne souhaite pas les voir mis dans notre bouche.

Et pourquoi pas ?

Parce qu’il n’y a d’intérêt pour quiconque à ce qu’ils le soient

Le off, est-ce vraiment utile ?

Il est souvent nécessaire de donner des éléments de contexte. Je constate que cela permet d’éclairer nos concitoyens, d’expliquer des situations ou de formuler des pronostics. C’est un élément de débat.

N’y a-t-il pas des effets pervers, des abus à cette pratique ?

Bien sûr. Le off peut être une échappatoire, une forme de lâcheté. Quand on prend des positions qu’on n’ose pas assumer. Les abus peuvent aussi venir de la trop grande habilité de celui qui parle en off. Au risque, parfois, d’une forme de perversité. Le off peut être un moyen de se mettre en valeur en écornant la réalité, souvent plus prosaïque, de son rôle.

Comment avoir la certitude que la règle du jeu sera respectée ?

Je ne pratique le off qu’avec des journalistes que je connais bien, avec lesquels j’ai une longue expérience de dialogue. Sauf recommandation particulière, je ne vais pas me confier a des journalistes débutants, totalement dépourvus de mémoire politique. Figurez-vous que j’en ai croisé qui